Qui n’a pas entendu parler des 99% du mouvement Occupy Wall Street. Les 99%, c’est la majorité des américains qui ne font pas partie des 1% : à savoir, les plus grosses fortunes des Etats-Unis.
Les riches ont (forcément) toujours une place de choix par rapport au plus grand nombre. Aux Etat-Unis, ils peuvent même se payer le luxe de se présenter à des postes clés (gouverneur, voire même président). Nombreux sont les politiques américains à bénéficier d’une fortune familiale et personnelle.
Ce qui a changé dans le microcosme des riches ? C’est la proportion des fortunes bâties sur la finance. En effet, si les fortunes émergeaient traditionnellement de différents secteurs de l’économie et de ce que l’on peut qualifier des services (médecins, avocats), elles ont vu, ces derniers temps, la représentation des fortunes d’origine financières, issues de la bourse, de la spéculation et des fonds de pensions, exploser.
D’où le ciblage d’Occupy Wall Street sur le Haut Lieu de la finance américaine.
Les pays Anglo-saxons ont un rapport à l’argent qui peut nous paraître déroutant, à nous Européens (et de plus, à nous, Français !).
L’Amérique est un pays qui a toujours respecté le travail et le fait qu’une personne, par son labeur, puisse s’élever dans la hiérarchie sociale : le self-made man. Personne n’y voit à redire. Mais l’émergence d’une classe de riches dont les fortunes sont d’origines spéculatives et banquières, alors qu’à l’autre bout de la chaîne, les citoyens américains subissent la crise de plein fouet, y compris la classe moyenne, semble avoir changé cette donne.
Pour enfoncer le clou, le système tend à se perpétuer. Le Self-made man respecté a laissé la place à l’héritier (qui l’est beaucoup moins), celui-ci fréquentant les meilleures écoles et se mariant entre « pair ».
Le système s’est mis à tourner en boucle amenant une déconnexion totale entre la base et le haut du panier social.
En résumé, on dit souvent que le pauvre n’aime pas le riche. C’est un raccourci (un de plus). Ce que le « pauvre » n’aime pas, c’est de rester pauvre sans espoir de voir son horizon se dégager.
Après tout, ce que désire le « pauvre » n’est pas forcément de devenir riche : où en serions-nous si tous les gens voulaient faire fortune ? Ce que nous voulons tous, c’est fournir une certaine somme de travail qui soit reconnue et rétribuée correctement.
Mais quand des gens bâtissent des fortunes colossales en spéculant ou en poussant à la délocalisation et donc, à la perte d’emploi et au moins-disant social…
A ce moment-là, oui, c’est certain, la colère prend place. Et à ce moment-là, oui : on n’aime plus les riches !